Sabella veut décarboner l’île d’Ouessant

L'île d'Ouessant voit son avenir… en vert. En effet, l’immersion au printemps, dans le passage du Fromveur, de l’hydrolienne Sabella D10 permettra à terme d’assumer un quart des besoins énergétiques du millier d’habitants de l’île d’Ouessant. Raccordée au réseau électrique national, cette première hydrolienne industrielle 100 % française marque aussi une étape dans le développement de l’entreprise d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre quimpéroise Sabella SAS, présidée par Jean-François Daviau.

D’un montant de 12 millions d'euros, son projet Sabella D10 est la première partie visible d’une série industrielle. Croyant à l’émergence d’une économie nouvelle liée aux énergies marines renouvelables (EMR), cette PME de 12 salariés œuvre à l’ouverture, à horizon 2018, d’un parc de trois ou quatre hydroliennes de type D15. D’une puissance de 2 MW (contre 1 MW pour la D10), ces petites sœurs seront couplées à des unités de stockage. Objectif : décarboner presqu'entièrement l’île d’Ouessant et couvrir 70 % de ses besoins énergétiques.

Son projet Sabella D10 est la première partie visible d’une série industrielle [...]. Objectif : décarboner presqu'entièrement l’île d’Ouessant et couvrir 70 % de ses besoins énergétiques.

Une ferme pilote

Ce projet de ferme pilote attend encore le feu vert des autorités, mais la mise en œuvre de cette vitrine de l’énergie hydrolienne permettrait à Sabella, fondée en 2008, d’entrer dans une nouvelle phase. Après une première augmentation de capital réalisée en juin 2014, pour un montant de 4,3 millions d'euros, l’entreprise souhaite pousser son développement industriel lié à la technologie d’hydroliennes de grande puissance et démarrer la commercialisation à l’international (Asie, Amérique du Nord et du Sud). Anticipant un chiffre d’affaires de 50 à 100 millions d'euros en 2018 pour 50 salariés, Sabella planifie une nouvelle augmentation de capital en septembre de cette année.