Salon des Entrepreneurs : ces jeunes qui osent entreprendre

Plusieurs jeunes fondateurs et fondatrices de pépites innovantes ont témoigné lors d’un débat aussi bien de leurs réussites que des difficultés qu’ils ont su surmonter. Conseils à tous ceux qui veulent se lancer dans une aventure entrepreneuriale sans tarder.

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Ils sont jeunes et, un jour, ils ont décidé de créer leur entreprise. Depuis, ils ont franchi des obstacles et récolté des réussites. Quatre entrepreneurs ont partagé leur expérience, face à une salle comble, lors d’une conférence intitulée « Jeunes & Entrepreneurs, ils osent tout ! » qui s’est déroulée le 7 février à l’occasion du 26e Salon des Entrepreneurs à Paris. Première question posée aux participants : quelles ont été leurs plus grandes difficultés ?

« Je suis dans un milieu industriel qui nécessite beaucoup de fonds. La majeure partie des obstacles qu’on a dû surmonter a été de l’ordre financier », a lancé Julie Leleu, fondatrice de Catspad, une start-up qui conçoit des objets connectés pour animaux de compagnie. Pour Loubna Ksibi, co-fondatrice de la foodtech Meet My Mama qui propose aux entreprises les cuisines des quatre coins du monde, le lancement de son entreprise a rencontré plusieurs difficultés. « On n’avait pas forcément les compétences et on a tout appris par nous-mêmes », s’est-elle souvenue. Quant à Alexandre Hannebelle, directeur de la R&D au sein de la start-up Ava, à l’origine d’un « sous-titreur de poche » pour personnes sourdes et malentendantes, il se rappelle encore certaines difficultés techniques survenues lors du lancement de l’application aux Etats-Unis…

La passion, au cœur de l’aventure entrepreneuriale

Quand on se lance aussi jeune dans la création d’entreprise, comment fait-on pour se sentir crédible ? « Il y a une grande bienveillance quand on est jeune entrepreneur et un intérêt pour ce qu’on a à montrer, quelle que soit la personne à qui on s’adresse », a estimé Alexandre Hannebelle, en ajoutant qu’il faut avoir quelque chose à proposer, montrer une expertise et avoir fait un travail de recherche et de développement. « L’atout de la jeunesse est d’avoir la passion et la volonté », a souligné pour sa part Julie Leleu. Mais il faut aussi, selon elle, bien s’entourer, comme sa jeune pousse l’a fait avec des vétérinaires. « Nous avons su les convaincre par notre passion pour les animaux », a-t-elle expliqué.

La passion, dans tous les cas, est au cœur de toute aventure entrepreneuriale. « Le parcours d’entrepreneur, ce sont des hauts et des bas tous les jours. Si on n’est pas passionné par ce qu’on fait au quotidien et qu’on n’est pas convaincu, on ne peut pas emmener nos équipes avec nous ni continuer en étant persuadé que cela va marcher », a témoigné Emilie Korchia, co-fondatrice de My Job Glasses, une plateforme qui permet aux étudiants de rencontrer des professionnels des métiers ou secteurs qui les intéressent. Pour Loubna Ksibi, en plus de la passion, c’est la mission qui compte : «  Il faut se donner une mission et aller jusqu’au bout ».

Convaincre les investisseurs

C’est sans doute ce qui a mené ces jeunes entrepreneurs vers leur réussite, dont font partie quelques levées de fonds. Comment ont-ils su convaincre les investisseurs ? « Nous avons commencé avec une campagne de crowdfunding qui a très bien marché », a indiqué Alexandre Hannebelle. Restait à convaincre les investisseurs que « l’on peut faire de l’entrepreneuriat social tout en ayant un business plan lucratif. Cela a demandé un travail d’explication et de pédagogie », a-t-il détaillé. Sa start-up a d’ores et déjà levé 1,8 million de dollars en 2016 et prépare aujourd’hui un deuxième tour de table.

Et lorsqu’on est une jeune pousse industrielle, où cherche-t-on des financements ? « Les investisseurs ne répondent qu’à partir du moment où on a conçu l’outillage industriel du produit », d’après la dirigeante de Catspad. Ce qui exige de disposer déjà de fonds significatifs… « En revanche il y a d’autres acteurs, publics et privés, qui financent » avec, par exemple, des aides de faisabilité permettant de réaliser un cahier des charges technique. Pour les premiers prototypes, la start-up a cherché des prêts d’honneur pour faire des effets de levier. « Ce n’est qu’à la fin que nous sommes allés voir des investisseurs. En l’occurrence, nous sommes encore en amorçage puisque le produit sort en ce moment », a-t-elle confié. Enfin, Meet My Mamma n’est pas passé par l’étape de la levée de fonds. « C’est grâce à nos clients et nos prestations que nous avons pu financer notre croissance », a déclaré avec fierté sa jeune dirigeante, Loubna Kisbi.

Enfin, est-ce grave d’essuyer un échec ? Bénédicte Sanson, déléguée générale du Mouvement des jeunes entrepreneurs Moovjee, qui a également assisté au débat, a rassuré : « Quand on développe une entreprise, qu’on a une passion et qu’on a réussi à faire quelques pas, on s’est créé un réseau qui connaît la valeur de notre engagement et qui aura envie de nous récupérer pour que l’on mette la même ardeur dans une autre entreprise ». Et Dominique Restino, président de CCI Paris de conclure : « Vous pouvez tout essayer, mais surtout, soyez accompagné ! ».

Le Salon des Entrepreneurs c'est 65 000 visiteurs, 200 conférenciers et 2000 experts qui se sont déplacés au Palais des Congrès les 6 et 7 février. A cette occasion, Bpifrance a inauguré officiellement son site Bpifrance Création lors de ce salon qui mettait la création d'entreprise à l'honneur. Vous n'avez pas pu rencontrer nos experts ? Découvrez Bpifrance Création en vidéo et retrouvez tous les conseils pour la création d'entreprise directement sur le site !