Jeu vidéo : un secteur au croisement de la French Touch et de la French Tech

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Shadow : la pépite française du jeu video à la demande

En 2015, l’entreprise française Blade voit le jour et lance le service de cloud-computing Shadow. Depuis, le service ne cesse de se développer et de séduire un public de plus en plus large. Une tendance qui s’accentue fortement depuis que la France est entrée en confinement.

C’est la nouvelle bataille du secteur du jeu vidéo. Depuis quelques années, les grands noms du secteur font tout pour s’offrir une place au soleil sur le marché du jeu vidéo à la demande. En 2015, l’entreprise française Blade, créée par Emmanuel Freund, Asher Kagan et Stephane Heliot, décide de s’en mêler et lance Shadow, un service non pas de cloud-gaming (jeu à la demande dématérialisé) mais de cloud-computing - plus puissant - censé révolutionner le jeu vidéo.

La révolution du service de jeu vidéo

La proposition de Blade est la suivante : permettre aux joueurs, grâce à un PC dans le cloud, de jouer dans les meilleures conditions sur n'importe quel écran, via l'application "Shadow" ou le terminal "Shadow Ghost". Le service ne se limite pas non plus à un catalogue de jeux défini comme le font certains services, mais à une multitude de jeux disponibles dans les boutiques en ligne. Plus besoin de consoles pour pouvoir jouer donc, mais simplement d’un écran. « Nous comptons un jour remplacer tous les ordinateurs, téléphones portables, tablettes et autres objets connectés dans le monde », explique Emmanuel Freund dans Les Echos.
Après avoir quitté la société où ils travaillaient tous les trois et réalisé une première levée de fonds en décembre 2015 auprès de business angels, les cofondateurs réalisent une deuxième levée de fonds de 3 millions d’euros, début 2016. A la fin de la même année, 10 millions d’euros sont levés puis 51 millions en 2017 auprès de Pierre Kosciusko-Morizet (Priceminister) Michaël Benabou (Vente-privée.com) et de l'homme d'affaires thaïlandais Nopporn Suppiat. La même année, la technologie unique au monde est récompensée par Bpifrance dans le cadre du Concours d'Innovation Numérique.
Shadow, qui rassemblait 20 000 utilisateurs en 2018, contre 5 000 l'année précédente ambitionne désormais de conquérir les marchés européen et américain.Blade passe alors de 10 à 160 salariés courant 2018. 130 sont basés à Paris et 30 à San Francisco. En fin d’année, la startup grossi encore ses rangs et compte 200 collaborateurs.
Alors que Shadow enregistre plus de 70 000 utilisateurs fin 2019, la concurrence devient de plus en plus rude sur le marché avec l’arrivée des services Google Stadia, Nvidia GeForce Now ou encore de XCloud en fin d’année. L’entreprise parisienne a elle aussi évolué et a revu son offre cette année en proposant trois abonnements distincts, notamment en fonction de la puissance désirée par le joueur.

Le confinement propulse Shadow

Depuis le 17 mars, la France est officiellement confinée. Cette situation particulière a un impact considérable sur le marché du jeu vidéo. Dans un communiqué publié sur son site, Blade insiste sur le fait que « le confinement a accentué au moins deux tendances fondamentales de notre société : l'explosion des jeux et l'utilisation du streaming ».
Graphiques à l’appui, le communiqué démontre à quel point le confinement a impacté positivement Shadow. Depuis le début du confinement, les connexions quotidiennes n’ont cessé d’augmenter, pour atteindre 50 % de connexions supplémentaires par jour au moment où les mesures se sont durcies. Alors que les joueurs ont l’habitude d’utiliser le service le soir, le nombre de sessions sur Shadow a particulièrement augmenté avant 17h.
À l’international, l’utilisation de Shadow est aussi impactée par les mesures prises pays par pays. « Nous avons observé la plus forte augmentation de l'utilisation des services dans les pays qui ont été les premiers à appliquer des politiques de maintien à domicile. C’est en France, que le nombre de connexions a connu la première hausse. Il a été suivi par une augmentation rapide au Royaume-Uni, qui a rapidement dépassé l'Allemagne », conclut le communiqué.
Sur le court terme Shadow prévoit de lancer une nouvelle offre d’abonnement en juillet et deux autres en 2021. Pour pousser encore plus loin l’envie d’être « beaucoup plus qu’un PC ».