Télétravail : 71% des dirigeants ne souhaitent pas le pérenniser

Réalisé au mois de mars 2021 par l'Institut Viavoice, le troisième baromètre des dirigeants révèle des signes encourageants face à une sortie de crise qui se profile. Mais, parmi les leviers d’actions mis en avant pour relancer l’activité, la question de la pérennisation du télétravail fait apparaître un clivage entre PME, TPE et entreprises de grandes tailles.

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53 % des dirigeants sondés affirment être confiants face la situation économique de la France pour les mois qui viennent. Une tendance qui se confirme du côté des entreprises de 1 000 salariés et plus, puisque 67 % d’entre elles confirment cet optimisme, dans le dernier baromètre des dirigeants réalisé en mars dernier par l’institut Viavoice. Cette résilience est également accompagnée d’une nécessité d’adaptation face à l’émergence du travail à distance. En accélérant la mise en place du télétravail au sein de toutes les entreprises, la situation inédite a également modifié l’ordre de priorité sur les actions à mener en termes de gestion. Ainsi, revoir l’organisation apparaît, pour 75 % des sondés, comme le paramètre le plus important. Pour Vianney Mercherz, PDG de Newmat, une PME de 60 salariés, « l’adaptation ne doit pas être axée sur des modèles de travail mais sur une organisation au sein de la société afin de protéger les salariés. »   

La digitalisation, oui mais pas nécessairement pour le télétravail

Si la nécessité d'accélérer la digitalisation est une réalité pour toutes les entreprises, les dirigeants de PME de moins de 100 salariés estiment qu’elle doit avant tout participer à l’amélioration de la relation clients, des capacités de résilience ainsi qu’à l’optimisation des processus internes. En revanche, seuls 35 % d’entre eux envisagent d’y investir pour faciliter le travail à distance. Une tendance forte, qui s’étend aux entreprises de tailles plus importantes sur la question de la pérennisation du télétravail. 71% des dirigeants, toutes tailles d’entreprises confondues, ne pensent pas le pérenniser. Dans le cas de la PME Newat, Vianney Mercherz est clair, « en tant que dirigeant, je crois fermement dans le contact humain et la nécessité que les personnes se voient. Le lien entre le dirigeant et ses salariés et essentiel ». 

Les grandes entreprises sont plus aptes à adopter le télétravail

Mais c’est dans le détail de ce résultat qu’apparaît la plus grande fracture. En effet, 77 % des PME de moins de 100 salariés n’envisagent pas de continuer avec cette organisation du travail alors que 80 % des entreprises de plus de 1 000 salariés veulent l’inscrire dans le temps. Et, si le segment d'activité pourrait expliquer, en partie, ce grand écart, d’autres pistes sont envisagées. D’abord, la question du coût de cette transition digitale, dont les investissements impactent plus les petites entreprises que les grandes. D’autant que ces dernières ont souvent été fortement dotées d’outils numériques dès le début de la crise. Mais cette réticence des petites structures pourrait aussi relever d’un effet psychologique lié à la perception qu’elles ont du télétravail, qui serait réservé aux grandes structures du secteur tertiaire. « Dans une PME, l’ensemble des collaborateurs se connaissent et ils sont attachés à leur environnement de travail », confirme Vianney Mercherz.

En attendant que ce regard change, comme cela a pu être le cas sur la digitalisation, ce clivage pourrait avoir des conséquences sur l’attractivité des entreprises. Aujourd’hui, la demande de travail à distance augmente et pourrait devenir un critère pour les salariés au moment de choisir une entreprise.