Téorum donne une seconde vie aux combinaisons de plongée

Face aux nouveaux défis environnementaux, de nombreuses entreprises s’engagent en faveur de la transition écologique et énergétique (TEE). Pour Téorum - startup familiale - cet engagement passe par le recyclage des combinaisons de surf usagées.

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À la question « Et toi, tu fais quoi pour le climat ? », Marie et Maud Paillardon - sœurs et associées - répondent en cœur : Téorum. Depuis 2017, cette entreprise bretonne œuvre pour une industrie du textile plus durable grâce au recyclage du néoprène des combinaisons usagées, qu’elle transforme en pulls made in Bretagne !

 

Un constat : en France 150 tonnes de néoprène sont jetées et brûlées chaque année, faute de filière de recyclage

« Tous les ans, des centaines de combinaisons de surf, de voile et de plongée sont utilisées et jetées, faute de filière de recyclage spécifique. C'est un réel problème pour l'environnement ! », s'insurge Marie Paillardon. Ces combinaisons, composées de néoprène - un caoutchouc synthétique issu de la pétrochimie, contenant du carbone, du chlore et autres éléments chimiques - dégagent, à l'incinération, des substances toxiques et des fumées irritantes, explique-t-elle.

 

Une solution : une marque de vêtements durable et locale

Face à ce constat, une idée sonne comme une évidence pour Marie et sa sœur Maud. Récolter les combinaisons usagées auprès de clubs sportifs, associations, particuliers ou enseignes comme le Vieux Campeur, avant d'incorporer les empiècements en néoprène dans une griffe de prêt-à-porter « slow fashion ». Une marque de qualité, durable et fabriquée localement.
La jeune pousse se charge également du découpage, du lavage et de la désinfection des morceaux de néoprène avant de les acheminer vers la PME Royal Mer, qui les intègre ensuite dans ses pulls 100 % mérinos.
Un choix de l'atelier qui ne doit rien au hasard : Téorum comme Royal Mer misent résolument sur le made in France. Une stratégie porteuse pour les deux partenaires… Positionnée sur le haut de gamme, Royal Mer - l'un des derniers fleurons de l'industrie textile tricolore – connait depuis quelques années une belle accélération. Quant à Téorum, la start-up a, à ce jour, commercialisé des centaines de pulls en laine mérinos et néoprène recyclé.

 

Une ambition : trouver un système de broyage pour fabriquer des tapis

Fortes de leur succès, les fondatrices envisagent d'enrichir leur offre avec de nouveaux produits tels que des accessoires ou des sacs à dos. Surtout, elles nourrissent une nouvelle ambition pour les années à venir. « Aujourd’hui, les morceaux troués ou blanchis ne sont pas réutilisés dans les vêtements. L'idée est de trouver un système de broyage pour ces morceaux et d'en faire de grands tapis, par exemple. On peut imaginer une quantité de choses avec cette matière qui, de surcroît, est isolante », détaille Marie Paillardon. Autant de projets bons pour la planète avec, toujours, la même stratégie : proposer aux consommateurs un produit écologique, durable et local.

Téorum en quelques chiffres :

  • 2 100 combinaisons récupérées
  • 2,5 tonnes de néoprène récoltées
  • 900 pulls fabriqués