Trafis Lab met les ports à l’heure du 4.0

Fruit d’un partenariat entre la douane française, Haropa, l’Université Havre Normandie et la PME Soget, ce laboratoire de recherche public-privé vise à faire entrer la logistique portuaire française dans l’ère du « smart ». Focus sur les enjeux et les premiers pas du programme opérationnel.

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Construire les innovations logistiques, douanières et portuaires de demain : c’est l’ambition de Trafis Lab, un laboratoire de recherche appliquée lancé en février dernier au Havre par la douane française, Haropa (l’ensemble portuaire de l’axe Seine), l’ISEL – Université Havre Normandie, ainsi que la PME havraise Soget.
Une initiative qui s’inscrit dans le sillage de récents accords de l’Organisation mondiale du commerce sur la facilitation des échanges commerciaux, et qui vise une large palette d’objectifs : intégrer la révolution numérique, fluidifier et sécuriser le passage de la marchandise aux frontières, introduire la transition énergétique dans les chaînes logistiques, proposer des solutions innovantes pour l’e-commerce, lutter contre les trafics illicites… pour n’en citer que quelques-uns.

Les premiers travaux sont sur les rails

Au menu de la feuille de route opérationnelle de ce groupement d’intérêt scientifique, plusieurs dossiers de taille : la sécurisation des données, le Big Data, l’intelligence artificielle (IA), les « indicateurs de performance dynamiques de la smart logistics » ou encore l’Internet physique (Internet des Objets appliqué aux outils logistiques) avec le lancement d’une étude d’opportunité sur la création d’un espace de 2000 m² dévolu au conteneur intelligent.

Les premiers travaux sont déjà en place. Exemple ? « Chez Soget, une docteure en intelligence artificielle s’intéresse à la façon dont celle-ci modèlera les Port Community Systems (PCS) de demain », confie Yann Alix, responsable de la stratégie, du marketing et de la communication de cet éditeur de PCS, ces plateformes digitales d’échange d’informations entre les différentes parties prenantes. « Comment l’IA optimisera-t-elle les demandes et les procédures ? Aujourd’hui, nous nous intéressons aux moteurs qui permettraient d’anticiper tous ces blocs de données pour encore mieux les gérer, notamment en matière de sécurité », détaille-t-il.

Autre volet sur lequel planchera Trafis Lab, le conteneur connecté. Autrement dit, un conteneur équipé de capteurs qui permettent de savoir à tout moment où il se trouve et ce qu’il contient. « Il y a une logique de sécurisation. Un conteneur intelligent permet aussi de sécuriser un ensemble de processus qui composent une chaîne logistique et une chaîne de valeur », explique Yann Alix.

Le port intelligent arrive

Les enjeux pour les ports sont multiples. « Avec des navires de plus en plus grands, et 90 % du commerce mondial qui passe par la voie maritime, certains ports risquent de devenir des goulets d’étranglement en raison de leur manque de productivité. Les interfaces portuaires doivent profiter de la technologie pour pouvoir révolutionner leur business modèle et leur efficacité », décrypte Yann Alix. De fait, le concept de smart comporte « une dimension technologique importante, qui est encore assez méconnue dans le système portuaire », certains ports, à l’image de celui de Rotterdam, étant plus avancés que d’autres dans le domaine, « mais la communauté havraise travaille aujourd’hui avec Trafis Lab à construire les solutions intelligentes de demain.»