Transition digitale en PME, retours d'expérience

Le numérique est le vecteur d’une véritable création de valeur. C’est pourquoi un atelier Echo 7 de Bpifrance Inno Génération était consacré à la transition digitale en PME. Plusieurs entrepreneurs et étudiants ont partagé leurs retours expérience.
Découvrez la vidéo et les points clés de cet atelier !

  • Temps de lecture: 2-3 min

Echo 7 -  Transition digitale en PME, Retours d... par Bpifrance Inno Generation

1- Les PME prêtes pour la révolution digitale ?

« Le digital est un sujet angoissant pour les PME et les ETI, dont 43 % des dirigeants, selon Sofres, achètent des outils pour se rassurer. Mais une étude McKinsey a montré qu’on peut améliorer de 40 % son résultat opérationnel si la transition digitale est réussie. Le digital n’est pas qu’un effet de génération, pas qu’une épée de Damoclès ni un passage obligé. Chez Bpifrance, nous avons la conviction que les PME ont des atouts : elles sont agiles par nature et s’adaptent en permanence aux circuits courts », décrypte Fanny Letier, directrice exécutive et direction Fonds Propres PME de Bpifrance.

transition digitale

« Je ne me suis jamais levé le matin en me disant 'je vais digitaliser l’entreprise' », explique Michel Kratz, président d’Euromac 2, fabricant de matériaux pour maisons passives (la chaleur dégagée par l’intérieur et l’extérieur suffit à chauffer l’habitation, ndr). Pourtant, le numérique a aidé le patron de PME à mieux évaluer ses frais marketing : « on peut dire combien nous coûte un contact, soit 20 euros sur le Net et 500 euros dans une foire ». Pour Karine Fillion, directrice générale de Novedia, la question à se poser est celle « du business modèle : que peut apporter le digital sur toutes les briques de la relation client, l’augmentation de la productivité et de la compétitivité ? Ajouter un outil n’est pas la bonne méthode. Avant, il faut avoir une réflexion stratégique et choisir ses priorités. Une PME co-leader du marché de la location de palettes est venue nous voir pour refondre son interface clients car son concurrent l’avait fait. Notre réponse : un audit global pour déterminer quoi digitaliser d’abord, soit dans ce cas, les outils internes de contact clients et seulement ensuite l’interface clients. »

2- Apprendre à apprendre

apprendre

Recruter des compétences en digital peut s’avérer difficile, surtout pour les PME. La Web School Factory, créée il y a quatre ans, a pour vocation de former ces talents. « Notre objectif : apprendre à nos étudiants à apprendre. Le digital est une dynamique, une accélération des innovations qui changent les usages. Nous leur disons : votre métier n’existe pas encore et vous allez en changer plusieurs fois »... Alexandre Crenn, étudiant en quatrième année, a aidé l’éditeur de jeux de société Asmodee à imaginer les jeux du futur : « on a créé un laboratoire de R&D sur trois ans pour prévoir les problématiques des jeux de société d’ici 10 à 20 ans. Le plateau existera-t-il encore ? Quelles technologies seront utilisées : la réalité virtuelle ? L'intelligence artificielle ? » Pour Marie-My Senhile, autre étudiante de la Web School Factory, « au début, c’était un dialogue de sourds avec la maison d’édition qui nous a donné un brief bourré d’injonctions contradictoires. Nous avons proposé un projet différent : comment faire exister un héros d’une génération à une autre, une vision à long terme. Leur réaction a été binaire, avec des notes de 4 ou 18 sur 20. Même au Comex, deux visions s’affrontent entre ceux qui comprennent les enjeux à long terme et les autres.»

3- Freins et opportunités

Pour les PME, le digital représente à la fois des obstacles et des opportunités. Selon Michel Kratz, « il faut de la constance. L’intervention d’un consultant extérieur pour effectuer un benchmark des concurrents peut servir. Des indicateurs clairs qui parlent à tout le monde sont nécessaires. Même si l’éveil au digital est tardif, il faut s’y mettre impérativement.» D’autant que, comme le rappelle Olivier Sichel, président de leguide.com, « il n’existe plus de barrières qui protègent de la transformation digitale, ni règlementaires, ni la proximité avec ses clients. On peut néanmoins jouer collectif au niveau de son secteur d’activité et solliciter les fédérations professionnelles.»