Trois questions à Pierre Guitton, représentant Bpifrance pour les pays de l'Asean

Connaissez-vous les opportunités à saisir en ASEAN pour les entreprises françaises ? Pour le savoir découvrez l'interview de Pierre Guitton, représentant Bpifrance pour les pays de l’Asean

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1 - Au-delà des atouts (bonne croissance, émergence d'une classe moyenne), quels sont, en termes de coûts, les avantages de la zone ? Quels sont-ils en termes de disponibilité et de la qualification de la main d'oeuvre ?

Pierre Guitton

L’ASEAN est une zone aussi diverse que complexe. Elle possède une grande palette ethnique, religieuse et culturelle (les Malais, les Chinois, les Indiens, les Thaïs… et autant de religions : hindouisme, bouddhisme, islam, christianisme…) ! Les degrés de maturité et les niveaux de développement sont très différents d’un pays à l’autre. Les règles et normes qui en découlent sont donc spécifiques à chaque pays et les réseaux de distribution sont morcelés. Autant de caractéristiques qui font que l’ASEAN ne doit pas être appréhendée dans son ensemble mais pays par pays.

Compte tenu de ces écarts, il est clair que la formation de la main d’œuvre diffère d’un pays à l’autre. Cependant, de plus en plus de pays offrent désormais de bonnes formations. Singapour compte des universités qui sont parmi les meilleures au monde, mais la Malaisie, la Thaïlande ou le Vietnam possèdent également de belles institutions de troisième cycle. Mais il est tout de même difficile de trouver de bons profils. De plus, l’emploi d’étrangers étant souvent limité par la législation locale, il en résulte des problématiques RH aiguës. C’est notamment le cas à Singapour, où le plein emploi entraîne un turnover élevé. Ce qui se répercute sur les salaires. Un ingénieur coûte entre 3 500 à 5 000 dollars (US) par mois à Singapour contre 400 et 600 en Birmanie.
Les aspects fiscaux, eux, sont plus délicats à appréhender ! D'autant qu'il n’est pas rare que les pays négocient au cas par cas avec les entreprises. A Singapour, le taux d’imposition des sociétés est officiellement de 17 %, mais il est fréquent de voir des entreprises payer moins... En 2014, pourattirer les investissements de Samsung en Indonésie, le gouvernement a offert une exemption d’impôt sur 10 ans. Mais c’est finalement le Vietnam qui a remporté ces investissements, en proposant à Samsung une exemption d’impôt sur 15 ans ! En parallèle, il existe également dans de nombreux pays de la région des zones économiques spéciales, qui offrent beaucoup d’avantages.

2 - Selon vous, quelles sont les contraintes auxquelles doivent être préparées les PME qui veulent s'implanter sur place ?

Avant même l’implantation, il est important pour les entreprises de comprendre la nécessité de venir fréquemment sur place pour faire du business en local.