Ubi i /o : suivez l’immersion des 8 startups dans la Silicon Valley !

Les start-up sélectionnées au programme Ubi i/o ont entamé le programme à San Francisco le lundi 5 mai 2014. Eric Tainsh de Bpifrance Export et Cécile Brosset de la direction du Développement Innovation ont eu l’occasion de les suivre lors de leur première semaine d’immersion pour faire un point sur leur stratégie et leurs besoins financiers. Retour sur leurs premiers pas dans la Silicon Valley.

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Pourriez-vous nous détailler le programme de cette première semaine de lancement et de coaching ?

Eric Tainsh : Cette première semaine était très intense. Les 8 startups ont enchaîné: petits-déjeuners de travail, entretiens individuels, ateliers thématiques et séances de coaching avec Laura Elmore pour réussir le pitch parfait. Chaque jour des entrepreneurs de la Silicon Valley ont pu leur délivrer de précieux conseils et les informer sur les écueils à éviter.

Après seulement trois jours de préparation, le mercredi soir, elles ont fait leur première présentation en situation réelle devant environ 150 personnes influentes de la Silicon Valley. Les 8 startups ont été excellentes… Quels progrès réalisés en si peu de temps ! Alors qu’à leur arrivée elles étaient plutôt timides, après leur succès, elles étaient galvanisées et semblaient disposer de toute la confiance nécessaire pour affronter la suite des événements.
Les 9 prochaines semaines consacrées aux rendez-vous d’affaires devraient être passionnantes.

Cécile Brosset : La première semaine, on prend ses marques, mais à la vitesse de l’entrepreneur : tout va très vite ! Passionnant de voir les entrepreneurs se rencontrer, devenir déjà un petit groupe soudé, et se conseiller mutuellement sur son slideshow, sa stratégie ou son style de com. Autant que le travail sur le fond de leur projet, ce qui va compter pendant ces 10 semaines, ce sont les relations qu’ils vont créer : entre eux, avec les mentors américains et français sur place, investisseurs ou entrepreneurs de talent, avec les partenaires business et les VCs qu’ils vont séduire. Et les équipes d’Ubifrance qui les accompagnent au quotidien font un travail de grande qualité pour faciliter ces rencontres et les y préparer au mieux. Une belle ambiance, une belle énergie et beaucoup de succès à leur souhaiter !
 

Le marché de la Silicon Valley ne s’appréhende pas de la même façon que le marché français ; pourriez-vous nous dire quels sont les points essentiels sur lesquels les entrepreneurs français ont pu être coachés?

Eric Tainsh : Effectivement, au cours de ces sessions de préparation, de multiples entrepreneurs qui réussissent dans la Valley ont donc pu leur prodiguer conseils et bons tuyaux : à quel point, par exemple, il est facile d’obtenir des rendez-vous de très haut niveau dans la Silicon Valley ! Mais ces rendez-vous sont toujours très minutés, une heure maximum ! Il règne une très grande ouverture d’esprit sur place. Attention toutefois, lors du rendez-vous il faut vite cerner leur besoin ; on parle d’ailleurs là-bas non pas de besoin mais de pain! Ce qui nécessite de savoir instaurer un dialogue, d’être en empathie avec son interlocuteur puis d’adapter sa proposition de valeur au besoin identifié afin de le convaincre que votre solution est la plus performante et répond à sa pain ! Ainsi il est indispensable de bien maîtriser non seulement son discours commercial mais il faut aussi s’attendre à des questions beaucoup plus techniques.

Cécile Brosset : La principale qualité des Américains, c’est leur pragmatisme et leur orientation business. C’est là-dessus qu’il faut se focaliser : le client, son besoin, comment vendre et séduire. Or, les Français, excellents techniquement, ont souvent tendance à parler plus du produit que du besoin auquel il répond. L’essentiel du coaching a porté sur ce point : savoir parler de l’opportunité de marché, se vendre, sans mentir, mais savoir convaincre en ayant le bon message, avec une pointe de technicité le moment venu. Sans oublier les autres petits tuyaux, qu’on pourrait croire anecdotiques, respecter les codes culturels comme l’importance d’être ponctuel…

Ubi I/O

Comment sont perçus les entrepreneurs français dans la Silicon Valley ?

Eric Tainsh : L’image de la France est très bonne. On retrouve des ingénieurs français au plus haut niveau chez Apple, Tesla, Linkedin... Un bon nombre de startups très prometteuses comme Talend, Scality, Nexway, Bonitasoft, Anaplan ont réussi à se faire une place… Tout cela participe à notre bonne réputation dans la Valley. Aux entreprises françaises d’en profiter pour venir faire des affaires là-bas !

Cécile Brosset : Les meilleurs CTO sont made in France ! et leur accent est un plus ! Donc halte au French Bashing, nous pouvons être fiers d’être Français et d’entreprendre, en France comme à l’étranger !

Pourquoi ce partenariat avec Ubifrance et pourquoi encourager les entrepreneurs à croître aux US ?

Cécile Brosset : Les entrepreneurs français doivent voir grand et tout de suite. Le marché français, même européen, est trop petit pour devenir un acteur d’envergure. L’ambition doit être internationale dès le départ et aller chercher du business aux Etats-Unis est indispensable pour un grand nombre de marchés high tech. Au-delà même du potentiel commercial, l’immersion culturelle est fondamentale pour concurrencer des start-up américaines et savoir se positionner vis-à-vis des clients et partenaires. Nous sommes très heureux de pouvoir financer et accompagner des entreprises comme Scality ou Talend qui ont un pied en France et un pied aux US, et qui profitent du meilleur des 2 géographies : des ingénieurs loyaux et de qualité, ainsi qu’une R&D extrêmement bien financée en France, des partenaires et clients incontournables aux Etats-Unis. Se partager pour mieux grandir et devenir leader, sans doute une des clés du succès.