La silver économie, un marché à fort potentiel

  • 15 juin 2016
  • Temps de lecture: 2 min

Ubiquid passe le linge des résidents au peigne fin

La perte de vêtements personnels lors de leur passage à la blanchisserie représente en moyenne pour les personnes âgées résidant en maison de retraite près de 480 €. La jeune start-up Ubiquid propose une solution basée sur l’utilisation de puces RFID.

Henry et Thierry Hollier-Larousse, des puces RFID pour retrouver les vêtements des personnes résidant en maison de retraite.©Ubiquid

Comment tracer le linge de personnes résidant en maison de retraite afin de s’assurer de ne pas le perdre ? C’est à cette question a priori curieuse que s’est attaché à répondre Henry Hollier-Larousse, ingénieur sorti de l’Ecole centrale Paris, en créant en 2013 la start-up Ubiquid. « Le fait est que cela se produit fréquemment, raconte son frère Thierry, qui a rejoint l’entreprise un an plus tard. Nous avions offert un gilet à notre grand-mère et deux semaines après, impossible d’y remettre la main dessus. On a eu beau, avec le personnel de la maison de retraite, vérifier dans tous les bacs à la lingerie, il n’est jamais réapparu ».

A l’en croire, la perte de linge dans les maisons de retraite est un fait récurrent. Avec sa solution, Ubiquid estime « sauver » l’équivalent de 480 € de vêtements par an et par personne. Les vêtements partent à la blanchisserie et ne reviennent pas forcément à leur propriétaire car le prestataire n’a pas toujours les moyens de savoir à qui ils appartiennent.
La solution imaginée par Henry Hollier-Larousse a été d’équiper tous les habits des résidents d’une puce RFID de manière à ce qu’ils puissent être identifiés à distance. Le personnel chargé du lavage comme celui qui est contact avec les résidents sont équipés d’un scanner relié à une tablette, leur permettant de répertorier tous les vêtements présents dans un sac de linge et ainsi de pouvoir les redistribuer sans se tromper.

Les clients auxquels s’adresse la jeune entreprise ne sont pas les personnes âgées elles-mêmes, mais les établissements qui les hébergent. Pour son développement financé sur fonds propres, Ubiquid a quand même bénéficié de quelques coups de pouce ; des aides ou prêts à taux zéro décrochés avec la Bourse Charles Foix organisée par Silver Valley, le concours Graines de boss ou encore, celui du réseau entreprendre.

Elargir les champs d’application de la solution

Depuis ses deux premiers contrats signés en janvier 2015 avec des établissements qui avaient précommandé la solution encore au stade de R&D, l’entreprise a connu une croissance rapide, recensant 12 clients aujourd’hui avec l’objectif de parvenir à environ 35 clients fin 2016. « Chaque fois que nous signons un contrat ; nous faisons un inventaire complet de tout le linge de tous les résidents. Aujourd’hui, nous gérons 250 000 vêtements représentant une moyenne de 80 pièces par personne », poursuit Thierry Hollier-Larousse. Mais la jeune startup entend bien poursuivre sur sa lancée. Actuellement, elle travaille au développement de cette même solution appliquée à des objets plus personnels, les dentiers, les lunettes, les appareils auditifs… afin qu’on puisse les retrouver rapidement quand ils sont égarés.

Autre développement en cours, l’installation de capteurs sur certaines portes, permettant de détecter le passage de telle ou telle personne ou du moins d’un de ses vêtements, car c’est la puce RFID dont ils sont équipés qui est identifiée. « Une solution complémentaire, permettant de gérer la problématique de l’errance de personnes dépendantes et de savoir si elles se trouvent dans une situation de risque parce que la zone est dangereuse pour elle. »