L'industrie de demain se construit aujourd'hui

  • 28 juin 2016
  • Temps de lecture: 2-3 min

Usine nouvelle génération : l'étroite liaison entre les machines et l'organisation de l'entreprise

Retrouvez la vidéo et les points clés à retenir de l'atelier Echo 1 de Bpifrance Inno Génération sur le thème de l’usine 4.0

Echo 1 -  Usine nouvelle génération : l'étroite...par BpifranceInnoGeneration

Attention l’usine 4.0 arrive…

Usine 4.0

La nouvelle génération d’usines est déjà là. Ce virage apparu récemment est en train de provoquer le lancement de plans ambitieux dans les grands pays industrialisés. Les enjeux de la 4e révolution industrielle sont multiples et touchent aussi bien l’amélioration de la production, que le mieux-être au travail…

En Chine il s’agit du plan « Made in China 2015 »; aux Etats-Unis du « National network for manufacturing »; au Royaume-Uni de l’ « Industrial Strategy » ; en France de « L’Alliance pour l’industrie du futur »… Personne ne veut louper le train du changement qui concerne, avec l’usine, l’Internet industriel, la logistique automatisée, les machines intelligentes, la maintenance prédictive, mais aussi l’implication des personnels. Le tout dans le cadre d’un processus sans précédent de destruction-création d’emplois.

La révolution est en marche

Aujourd’hui quand il faut faire une démonstration pour convaincre un acheteur d’investir dans une machine de plusieurs millions on peut utiliser la réalité virtuelle. Et quand l’on veut fabriquer des pièces précises, complexes, légères pour le médical ou l’aéronautique l’on recourt à l’impression additive. Cette évolution toute récente due à l’informatique et la connectique permet des gains immédiats. Au choix : sur la compétitivité, le time to market, le bilan carbone, et même, en termes d’emplois, sur la relocalisation des productions.

Les enjeux

Usine connectée

Tout cela n’est pas à confondre avec une nouvelle vague d’automatisation car la clé reste une usine connectée où les modes de production et d’actions des personnels sont totalement revus. Il y a cinq ans encore très peu, ou pas, d’usine en France l’était. Aujourd’hui Eric Payan de Bosch RexRoth explique comment de simples employés valorisent mieux leur mission depuis qu’ils utilisent des lunettes intelligentes : « On a énormément gagné en établissant des checklists automatisées. Un gain de 80 %. Et en plus sont valorisés : pour eux , maintenant, il n’y a pas que les ingénieurs avec leurs ordinateurs qui sont efficaces… » De quoi enfin attirer les jeunes ? Sans doute, car l’industrie vue sous cet angle technologique retrouve des attraits en même temps que de l’efficacité. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Catherine Gorgé de Prodways (600 000 pièces en impression 3D par an) avoue les limites de la situation hexagonale: « J’ai dû recruter à l’étranger. Nous avons huit nationalités différentes dans nos équipes car je ne trouvais pas assez de monde en France. Mais les cursus se mettent en place… »

Un choix obligé

vitesse

Dans la redistribution qui s’opère l’industrie fonce sans se retourner. Et sans forcément faire des dégâts. Vincent Jauneau, vice-président de Siemens annonce la couleur : « Nous avons passé la totalité de nos 464 usines en 4.0 avec zéro destruction d’emplois. En France, on en est encore au 3.0 avec des machines de 20 ans d’âge. C’est là où sont les destructions d’emplois… Avec l’usine du futur , connectée, siglée 4.0, c’est d’un nouvel écosystème porteur de nouveaux emplois dont il est question. » Un écosystème afin de rester en vie dans la (féroce) compétition industrielle du futur où toutes les cartes vont être redistribuées. Adidas travaille ainsi à la plus petite usine du monde : un camion dans lequel on pourra scanner le pied du client, lui proposer ensuite un choix de chaussures en images virtuelles et produire enfin son coup de cœur dans l’instant en impression 3D…

Intervenants:

Vincent Jauneau : vice-président Siemens
Yann Jaubert : CEO Materials Technologies
Eric Payan :  coordinateur Bosch Rexroth
Arnaud Pecker : directeur de la stratégie CRM Sorin LinaNova
Catherine Gorgé : secrétaire générale groupe Gorgé/Prodways