Viva Technology 2018 : les start-up africaines en effervescence

La 3e édition du grand show international du digital, qui s’est déroulée du 24 au 26 mai à Paris, a mis en lumière une tech africaine en plein boom. Tour d’horizon des jeunes pousses venues des quatre coins du continent pour présenter leurs produits et services innovants.

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L’Afrique était sur toutes les lèvres à Viva Technology, la grand-messe du numérique qui s’est déroulée du 24 au 26 mai à la Porte de Versailles à Paris. De fait, cette troisième édition a mis à l’honneur de nombreuses jeunes pousses prometteuses qui innovent à travers ce continent qui compte pas moins de 445 millions d’abonnés à la téléphonie mobile ainsi que de nombreux talents au sein d’une jeune population dite « digital native ». Un coin du globe où, faute d’infrastructures suffisantes, s’opèrent de véritables « sauts de grenouille » technologiques dans de nombreux services, de la finance à l’énergie en passant par la santé et bien d’autres domaines encore.

L’innovation africaine accélère

C’est un fait certain aujourd'hui : l’innovation accélère en Afrique. Une récente étude de la GSMA, la fédération professionnelle internationale des opérateurs de téléphonie mobile, y a recensé 442 hubs technologiques, dont les fers de lance se trouvent en Afrique du Sud, au Nigéria et au Kenya, mais qui se multiplient également au Maroc, en Egypte, au Ghana, en Côte d’Ivoire… Autre indicateur, les investisseurs lorgnent de plus en plus sur le continent : selon un rapport du fonds Partech Ventures, l’investissement en capital-risque dans les jeunes pousses dont le marché principal est en Afrique a augmenté, de 53 % en un an, à 560 millions de dollars en 2017, en particulier dans les fintech.
Si ces montants restent encore modestes à l’échelle mondiale, les écosystèmes prennent forme et les grandes entreprises ont une carte à jouer. Le groupe Orange, présent dans 18 pays d’Afrique, y est par exemple actif à travers ses programmes d’accélération. L’entreprise de télécom a en outre lancé un fonds dévolu aux jeunes pousses africaines, baptisé « Orange Digital Ventures for Africa », doté de 50 millions d’euros, comme l’a rappelé le PDG d’Orange, Stéphane Richard, à l’occasion de l’une des nombreuses conférences centrées sur l’Afrique lors du salon. Pour exhorter les entreprises internationales à investir massivement sur le continent.

Santé, finance, énergie : visite guidée dans la tech africaine

Ils étaient plusieurs grands groupes, partenaires du salon, à dresser leurs pavillons et y convier des jeunes pousses innovantes venues des quatre coins de l’Afrique. « Nous essayons de rassembler l’écosystème dont nous faisons partie », a souligné lors d’une table-ronde Jon Fairest, responsable Afrique de Sanofi, partenaire de l’événement, qui a sélectionné dix start-up innovantes dans le cadre de son challenge Afric@Tech. L’une d’elles, Infomed Healthcare, est à l’origine d’un centre d’appels en Egypte, une sorte de service de « médecin de famille » à distance, via lequel des médecins, à partir des symptômes décrits, aiguillent notamment les patients vers des cliniques en cas de nécessité. De son côté, GiftedMom, une jeune pousse camerounaise basée à Yaoundé, vise à réduire la mortalité en apportant des informations nécessaires aux femmes enceintes via les messages SMS. Et elle aimerait s’étendre sur le continent… La start-up sud-africaine Appenberg Digital Publishing, basée au Cap, aide pour sa part les éditeurs d’information médicale à rendre leurs contenus disponibles via des applications.