Wagram Music vise les 100 millions d’euros d’ici 5 ans

Depuis sa création en 1998, Wagram Music, entreprise de production musicale indépendante, ne cesse de faire tomber les barrières pour créer des nouvelles synergies dans le secteur de la musique française. Une trajectoire qui l’emmène aujourd’hui à l’international afin d’écrire de nouvelles « stories ».

  • Temps de lecture: 5 min

Septembre 2018, Wagram Music, maison de production artistique indépendante depuis sa création vingt ans plus tôt, lâche une onde de choc sur la scène musicale française : Wagram Stories.

« Dans un monde en pleine mutation où les artistes s’autoproduisent de plus en plus, Wagram Stories a vocation à devenir un opérateur global de développement de musiques et d’artistes, investissant dans tous les supports de création qu’un projet musical peut porter », raconte alors Stephan Bourdoiseau, fondateur de Wagram Music dans un communiqué de presse.
Un virage sans précédent pour l’entreprise parisienne qui axe désormais sa trajectoire sur le numérique. « Je savais que le streaming allait s’imposer comme le killer applications, LE modèle qui allait perdurer et qui représenterait, à terme, un marché extrêmement volumineux. Elargir notre champ d’action au film et au livre, dans le cadre d’un modèle à 360°, allait nous permettre d’atteindre des performances sans précédent pour nous développer et faire éclore de nouveaux talents".

Un schéma qui, depuis trois ans, s’est imposé sur la scène musicale et entrepreneuriale...

Une entreprise qui appartient à 100 % à ses salariés

Rien ne prédestinait pourtant Stephan Bourdoiseau à devenir entrepreneur. « A peine sorti d’une école de commerce, je suis entré dans un petit label de musique pour faire du café, des photocopies etc. Le début d’une carrière quoi ! ». Ce « petit label » c’est Arcade Music Groupe, un opérateur européen dont la filiale française était gangrenée par une crise de croissance. Stephan Bourdoiseau prend alors en charge la construction du système d’information et de gestion afin de comprendre l’origine du problème. Il en ressort des pertes énormes et une absence totale de stratégie.
Deux ans plus tard, et malgré une restructuration, le groupe décide de se séparer de la filiale française. C’est là que tout bascule pour le futur entrepreneur !
Un fonds d’investissements propose alors à Stephan Bourdoiseau de racheter les actifs français du groupe. C’est le début de Wagram Music. Ensemble ils reprennent 70 personnes ainsi que la totalité des contrats. L’entreprise devient rapidement rentable, ce qui permet à une vingtaine de salariés, dont Stephan, de racheter l’entreprise en 2003.

Wagram Stories : le développeur d’artistes

Rentable depuis sa création, Wagram Music se concentre alors sur sa trajectoire. « Dès le début, on s’est posé la question de savoir ce qui aura de la valeur demain ». C’est décidé, l’entreprise deviendra LE « développeur d’artistes » en France et à l’international. Une ambition qui s’est forgée dans un contexte particulier.
Depuis 2016, l’essor du numérique a engendré une concurrence accrue dans l’industrie musicale. Un artiste peut désormais s’autoproduire et s’autopromouvoir avec ses réseaux sociaux et les communautés qu’il développe. « Il fallait donc proposer aux artistes de donner une dimension unique à leur projet, inatteignable s’ils choisissaient de travailler seuls. Ça, c’est Wagram Stories ».
Films, séries, documentaires, livres, cette nouvelle recette permet à l’entreprise et à l’artiste d’agréger de nouveaux publics, tel qu’observé sur des projets comme « Comment c’est loin », un long métrage d’Orelsan et Christophe Offenstein, « Inna de Yard », de Peter Webber, ou encore le deuxième film de Stéphane de Freitas. « Aujourd’hui, grâce à cette promesse, on gagne pas mal de deals lors des compétitions ! » se réjouit l’entrepreneur.
Une progression qui s’est pourtant vue ralentir par la pandémie, 20 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, étant tourné vers le spectacle vivant. « A ce jour, nous avons perdu 2 millions d’euros, dont une partie est liée à un processus d’investissement. L’essentiel de notre volume d’activité étant tourné vers le numérique - qui s’est considérablement développé pendant la crise - nous avons pu affronter cette période sans trop d’inquiétudes ».

« Nous allons aussi aller vers l’international car nous sommes persuadés que cette proposition marchera dans tous les pays ».

Fin 2020, Stephan Bourdoiseau, actionnaire majoritaire de l’entreprise depuis 2013, prend également une participation dans Quintessence Fictions afin de ne plus se limiter à de la coproduction ni au seul univers de la musique. « A terme, notre objectif est d’agréger quatre ou cinq labels de production. Globalement, une trentaine de films et de séries sont en cours de développement au sein de Wagram ».

Aujourd’hui, Wagram a comme des envies d’ailleurs... Après l’arrivée d’Olivier Jacobs, ancien directeur de TF1 Entertainment, désormais en charge du développement, de la diversification et du marketing stratégique, et d’Arthur Zeller, chargé des finances et de l’accompagnement de la stratégie, Wagram Music souhaite accélérer et organiser sa croissance en France mais également à l’international. « Nous allons aussi aller vers l’international car nous sommes persuadés que cette proposition marchera dans tous les pays. D’ici 5 ans, on ambitionne d’atteindre un volume d’affaires de 100 millions d’euros », conclut l’entrepreneur.