Jour E : les 3 points à retenir de l’atelier « le bâtiment fait sa transition : 100 % efficacité »

Le bâtiment est aujourd’hui le principal consommateur d’énergie et un grand émetteur de gaz à effet de serre. Un signal qui appelle à consolider les efforts en faveur d’une transition écologique urgente et efficace.

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« Aujourd’hui, le taux de renouveau dans le bâtiment ne dépasse pas les 1 % malgré l’enjeu que représente la transition écologique dans ce secteur », affirme Pascale Courcelles, directrice du financement de l’immobilier et de l’énergie environnement chez Bpifrance. Pourtant, plusieurs facteurs semblent s’aligner pour encourager une action favorable à cette transition. Les investisseurs n’ont jamais été aussi présents, les outils aussi développés et les réglementations aussi incitatives. En quoi consiste la transition dans le bâtiment ? Quelles solutions se trouvent aujourd’hui sur le marché ? Comment s’y prendre ? Offreurs de solutions et entrepreneurs dans le secteur répondent à vos questions.

Un contexte général propice à l’action

De grands moyens sont déployés en financement et en investissement pour soutenir la transition écologique et énergétique (TEE). « Selon les dernières études, 75 % des investisseurs veulent se positionner sur des projets à fort impact dans le secteur. De plus, la crise a nettement accéléré la volonté d’agir. 80 % des millennials veulent mettre leurs compétences au profit de projets à fort impact. Ce qui signifie que nous disposons aujourd’hui des ressources humaines et financières nécessaires pour enclencher cette transition », explique Vincent Bryant, CEO de Deepki, une entreprise qui souhaite rendre l’immobilier plus durable grâce à la data.
D’un autre côté, les législations juridiques orchestrent cette transition : la loi Pacte incite les entreprises à agir en ligne avec leur mission ; la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire réglemente l’usage et la production ; on y ajoute le décret tertiaire de 2019 relatif aux obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire. Le changement est aujourd’hui non seulement souhaitable mais nécessaire, « cette question est aussi liée à un vrai risque d’image pour l’entreprise. », ajoute l’intervenant.

Des solutions de plus en plus efficaces

Le marché compte aujourd’hui de nombreux outils pour les entreprises qui souhaitent se mettre au bâtiment vert. « Il est possible par exemple grâce aux nouvelles technologies de proposer des solutions de chauffage et de climatisation bas carbone, qui reposent sur trois piliers : le captage et l’utilisation maximale de la chaleur verte renouvelable, le stockage de cette énergie récupérée en été pour chauffer le bâtiment l’hiver et les algorithmes qui permettent de développer des systèmes thermiques bas carbone. De manière à contrôler les budgets d’investissement du maître d’ouvrage dans ces ressources renouvelables pendant toute la durée de vie du bâtiment », rapporte Marine Doquet-Chassaing, co-fondatrice d’Accenta, une startup qui propose de réduire l'empreinte carbone des bâtiments en optimisant leur efficacité énergétique.

L’évolution des solutions est aujourd’hui fortement liée à la demande : « on voit bien que la demande de travaux et la volonté d’accélérer la mise en œuvre de ces actions s’est accentuée ces dernières années, avec elles les solutions proposées. Nous sommes aujourd’hui capables de switcher de la source d’énergie primaire d’un bâtiment comme le gaz ou le fioul vers des énergies décarbonées en seulement 4 mois. Le retour sur investissement est au rendez-vous, on arrive à baisser de 53 % l’emprunt de carbone pour produire de l’énergie. », ajoute Aurélien Canonne, fondateur de Senergy’t, un groupement de PME et de partenaires techniques spécialisés dans l’efficacité énergétique sur les réseaux et infrastructures de transport et distribution d’énergie thermique.

Élaborer un plan d’action

« Il existe différentes manières d’approcher le marché des solutions : puiser dans les acteurs qui sont sur le marché pour mettre en œuvre différentes réponses à différents niveaux ou opter pour une solution tout en un, ce qui est plus rare à trouver, les expertises aujourd’hui étant très verticales. », explique le CEO de Deepki. Quelle que soit la voie choisie, établir un plan est important et utile pour définir sa démarche. Les grandes lignes de ce plan sont la bonne connaissance de sa situation, ensuite la définition d’un objectif spécifique. « Toutes ces étapes permettent essentiellement d’identifier la bonne solution et le bon prestataire à engager », affirme la co-fondatrice d’Accenta. Les intervenants insistent sur l’audace et la volonté de suivre le projet et de mesurer son impact. « Quand on commence un projet de TEE dans le bâtiment, il faut mesurer et suivre l’impact du projet et ne pas oublier le retour sur investissement qui en résultera. Aujourd’hui, un bâtiment attractif n’est plus seulement un bâtiment bien localisé mais un bâtiment à faible impact énergétique. », insiste Vincent Bryant.

Afin de mettre en place leurs plans, les entreprises peuvent se tourner vers des outils de diagnostics tels que le Diag éco flux, les financements tels que les prêts verts de Bpifrance ou encore d’autres initiatives pour le climat. « C’est important de profiter des nombreuses aides mises à disposition, nous avons par exemple misé sur les jeunes talents chez Senergy’t en recrutant un VTE vert. », révèle Aurélien Canonne.

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