De l’Homme réparé à l’Homme augmenté : à quoi ressemblera l’humain 2.0

Quel Homme dans le futur ? Telle était la question posée par l'atelier Echo 1 "De l’Homme réparé à l’Homme augmenté : à quoi ressemblera l’humain 2.0" de Bpifrance Inno Génération animé par Pierre Tambourin, Dg Génopole. Retrouvez la vidéo et les points à retenir de cet atelier.

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Echo 1 -  De l'Homme réparé à l'Homme augmenté...par Bpifrance Inno Generation

Où en est l’être humain aujourd’hui ? Est-on déjà passé de l’Homme réparé à l’Homme augmenté ? La recherche et ses avancées permettraient d’envisager de sortir du cadre sociétal pour viser un individu supérieur. Une évolution risquée. Alors qui va garder la main: la mutation ou l’éthique ?

La frontière est finalement claire. Quand on parle de l’Homme réparé on fait référence à la guérison ou à la suppression d’un handicap. Mais quand on parle de l’Homme augmenté, on sort du cadre social habituel pour parler d’un apport qui rend ou rendrait l’individu, ou un groupe d’individus, supérieur. Les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) sont aujourd’hui à même d’apporter des réponses sophistiquées aux défaillances du corps ou à des projets futuristes d’amélioration. La mutation est possible comme le montrent des concrétisations simples qui font déjà partie de notre quotidien…

L’homme 2.0 vous salue bien

homme 2.0

Le petit rectangle composite qui remplit de nombreuses fonctions (nous diriger, nous informer de l’heure, de la météo) mais aussi l’objet anodin qui booste notre vision… Smartphone et lunette sont parmi les nombreuses preuves que nous vivons déjà de plain-pied une vie augmentée. On peut y ajouter les implants auditifs ou les progrès apportés aux diabétiques par la société Diabeloop dont le dispositif personnalisé de gestion et de distribution de l’insuline mêle technologie et algorithmie. L’Homme 2.0 est donc aujourd’hui partout. Mais le saut de la guérison-réparation vers l’augmentation, c’est encore autre chose…

Les dangers qui guettent

danger

Les technologies disponibles ouvrent en effet des possibilités de grande ampleur comme ces capteurs pouvant surveiller 400 fonctions du corps humain et capables d’envoyer les données vers un centre de ressources d’où partiraient des préconisations d’actions pour la personne. Big brother est-il parmi nous ? Le danger, c’est sans doute le GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) qui scrute les comportements des individus, mais aussi les assureurs peut-être… Plus inquiétante encore, la théorie du transhumanisme, qui prône l’usage des sciences et des technologies pour améliorer les performances physiques et intellectuelles des êtres humains, surfe sur les biotechnologies et ouvrirait un marché de deux mille milliards de dollars. Cette idéologie de la performance et de la perfection appliquée au vivant, pose avec une nouvelle acuité la problématique de l’éthique qui traverse toujours les travaux et les avancées de la thérapie génique ou moléculaire

L’éthique au rendez-vous

Pour Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l’Inserm, la morale reste l’enjeu majeur : « Faire des recherches sur l’embryon c’est éthique, car on a besoin de comprendre les choses; le transfert clinique, ce sont d’autres problèmes … ». Avec en toile de fond, une position fondamentale : la justice, avec des traitements disponibles, en nombre, et soutenables. Loin des milliards de gains de l’éventuel marché transhumaniste…

Intervenants

Erik Huneker : directeur général Diabeloop
Frédéric Revah : directeur général Généthon
Philippe Duchâteau : directeur scientifique Cellectis
Hervé Chneiweiss : président du comité d’éthique de l’Inserm
Marie Zwarg : responsable sectorielle santé, Bpifrance