ID-U : quand les QR codes sauvent des vies

Pour faire d’ID-U (pour Identification d’Urgence) l’alliée incontournable des services d’urgence sur tout le territoire, Mathieu Tarrade et Jean-Marc Sonolet ont fait le choix de créer leur entreprise dans l’Oise. Explications. 

  • Temps de lecture: 2 min
IDU

Il suffisait d’y penser. Grâce à la lecture de QR codes par une application réservée aux services d’urgence, ID-U propose une solution d’identification des personnes et d’accès restreint à leurs données médicales. L’objectif : accélérer et faciliter la prise en charge médicale des victimes. Un enjeu majeur quand on sait que chaque année en France, 4 millions de victimes sont prises en charge par les services d’urgence. 
Imaginée avec la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, cette solution est aujourd'hui accessible dans 35 départements. Mais avant d’être disponible sur un territoire, ID-U doit préalablement établir un partenariat avec chacun des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) et faire preuve de patience face au temps long imposé par le secteur public.  

Un développement territorialisé 

Lorsque Mathieu Tarrade et son associé Jean-Marc Sonolet décident de créer ID-U en 2016, ils savent que leur visibilité et leur accès aux institutions publiques seront fortement concurrencés s’ils lancent leur entreprise à Paris. Déjà en discussion avec le SDIS de l’Oise, ils choisissent ce département comme territoire de lancement et s’installent à Compiègne. « Au bout d’un mois, nous étions en contact direct avec Bpifrance Compiègne et les acteurs et investisseurs de l’Oise. Les délais auraient été beaucoup plus longs à Paris », justifie Jean-Marc Sonolet. Mais si les premiers mois d’ID-U sont facilités par cet écosystème territorial favorable, les délais de mise en place de leur solution à l’échelle du département sont bien plus longs que ceux envisagés dans leur business plan initial.  

« Lorsqu’on a lancé ID-U avec Matthieu, on s’est dit que ça évoluerait vite puisque l’application était gratuite pour les SDIS qui souhaitaient se digitaliser rapidement », raconte Jean-Marc Sonolet. Le concept de rapidité pour les entités publiques est cependant relatif, en partie à cause des contraintes règlementaires imposées par les marchés publics et leurs appels d’offres chronophages. Les deux associés prévoyaient la couverture de l’intégralité des SDIS en 2020 alors qu’un seul département est équipé en juin de la même année.  

Co-construire les solutions d’intérêt général de demain  

Un retard qui impacte le financement de l‘entreprise. « Le fait de développer une solution d’intérêt général a été capital et nous a permis de conserver nos investisseurs publics et semi-publics malgré les aléas du lancement » nuance le dirigeant. « Pour nos investisseurs, la rentabilité à court terme est moins importante que l’enjeu social collectif à long terme porté par le projet », ajoute-t-il. Conscients des contraintes administratives inhérentes aux acteurs publics, des investisseurs tels que Bpifrance, Groupe IRD, Initiative Oise ou le Réseau Entreprendre ont accepté de financer ID-U Patrimoine, un nouveau projet imaginé avec le SDIS 60. Cette déclinaison pour les bâtiments de la solution d’ID-U vise à faciliter l’accès à leurs données techniques en cas d’intervention des pompiers.