Immunothérapie contre le cancer : vers une révolution attendue

Un nouveau marché et de nouvelles approches pour combattre le cancer ? C’est ce que propose l’immunothérapie. Retrouvez la vidéo et les points clés de l'atelier Echo 4, animé par Thibaut Roulon, " Immunothérapie contre le cancer : vers une révolution attendue ".

  • Temps de lecture: 2-3 min

Echo 4 -  Immunothérapie contre le cancer... par Bpifrance Inno Generation

De toutes les techniques utilisées pour traiter le cancer, l’immunothérapie semble la plus prometteuse. Elle consiste à stimuler le système immunitaire pour combattre les cellules tumorales.

Il s’agit donc de réveiller nos propres défenses face à la maladie, comme l’explique avec méthodologie le professeur Alexander Eggemont, directeur général du centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy.

Aujourd'hui en plein bouillonnement, l’immunothérapie a prouvé son efficacité sur plusieurs cancers, augmenté de manière significative le nombre des guérisons. Elle a aussi l’avantage de pouvoir être combinée avec d’autres traitements comme la chimiothérapie. C’est une telle révolution, selon Alexander Eggemont, que sa découverte devrait être saluée du Prix Nobel de médecine à très court terme.

Un marché très porteur

L’industrie pharmaceutique ne s’y est pas trompée et en a fait un de ses principaux axes de développement depuis 2010. Chez Sanofi, selon Jean Maral, son directeur évaluation & expertise de la stratégie scientifique et innovation externe, on multiplie les expériences d’open-innovation. Elles consistent à monter des partenariats avec des biotechs, notamment dans le cadre des pôles de compétitivité, le groupe prenant à sa charge non pas la recherche initiale, mais les phases plus avancées qui permettront d’aboutir au développement du produit final.

De nombreuses sociétés de biotechnologie se sont emparées de ce marché émergent et ont lancé leur propre technologie. Leur développement passe par de nouvelles collaborations avec les autres acteurs du secteur et là, les stratégies divergent.

Des partenariats à géométrie variable

OSE Pharma, spécialisée sur l’activation du système immunitaire, vient compléter son offre médicale en fusionnant avec Effimune, spécialisée dans la régulation immunitaire. OSE Immunotherapeutics, créé par la fusion, devient ainsi un nouvel acteur international qui intervient à la fois sur l’activation et la régulation.

Transgène, intégrée à l’Institut Mérieux, est la seule société française à utiliser les virus pour détruire les cellules infectées ou cancéreuses. Pour son développement, Eric Quémeneur, son directeur général adjoint et directeur R&D, a misé sur des partenariats internationaux avec l’Allemagne, l’Angleterre, les Etats-Unis et la Chine.

Cellectis qui a mis au point une technique pionnière à partir des cellules, a pu se développer après qu’un premier gros deal avec le géant Pfizer ait été signé. Mais, c’est surtout son entrée au Nasdaq qui a permis de débloquer la capitalisation boursière nécessaire à son développement.

ImmunID, qui fournit des diagnostics pour aider les médecins à personnaliser les traitements et à limiter les effets secondaires, a choisi, selon Nicolas Pasqual, son cofondateur et directeur scientifique, de multiplier les partenariats avec les centres de recherche clinique leaders (Lyon, Gustave Roussy) et des sociétés biopharmaceutiques à travers le monde.

Si l’immunothérapie contre le cancer capte toutes les attentions tant elle est prometteuse, ses multiples développements coûtent cher et ont suscité de nombreux partenariats dits « win-win » différents selon les produits et les échelons de la recherche. Attention toutefois, selon Mathieu Simon, senior vice-président Cellectis, à garder soit une partie des droits territoriaux, soit une partie de son portefeuille, pour continuer à motiver ses équipes et à développer ses initiatives propres. 

Intervenants 

Alexandre Eggermont, directeur général du centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy
Mathieu Simon, senior vice-président Cellectis
Dominique Costantini, directrice générale et co-fondatrice OSE Pharma
Eric Quémeneur, directeur général adjoint et directeur R&D de Transgène
Nicolas Pasqual, co-fondateur et directeur scientifique d’ImmunID
Jean Maral, directeur évaluation & expertise de la stratégie, scientifique et innovation externe de SANOFI