L'art, nouveau secteur innovant

Le numérique révolutionne la diffusion de l'art. Musées virtuels, applis pour mobiles, immersion en 3D, réalité augmentée… Un secteur innovant est né, soutenu par les grands groupes industriels, les universités, les grands musées et les collectivités locales. Et ce nouveau marché en pleine croissance attire désormais les startups qui y jouent un rôle central.

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La révolution numérique

L'art est devenu un secteur ultra-connecté. La fréquentation physique des musées ne cesse d'augmenter et de nouveaux usages apparaissent… notamment grâce au numérique qui s’immisce dans ce secteur. Dès l'accueil, le Louvre, le Musée d'Orsay et plus d'une centaine de musées en France offrent par exemple de télécharger des applications pour smartphones, avec notamment un service qui remplace les audioguides. Si ces dispositifs sont largement plébiscités par le public, l'engouement des visiteurs ne s'arrête pas là : ils aiment retrouver sur leur compte Facebook des informations régulières – plus de 1,3 million d'abonnés sur Facebook pour le Louvre – et apprécient de découvrir ou de retrouver en ligne les œuvres et de s'informer à distance. Autre usage innovant : pour les sites archéologiques les plus fragiles, des visites virtuelles en 3D sont développées. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir la grotte de Lascaux sur le site internet dédié !
Le virage du digital est amorcé dans les plus grandes institutions. Les acteurs de l’art s’ouvrent fructueusement sur un terrain en pleine croissance, version 2.0.

R&D conjointe entre industriels, universités, musées

Le mariage de l'art et des objets numériques, mobiles, tablettes, ordinateurs ou consoles, ouvre ainsi un marché très vaste qui attire depuis plusieurs années les grandes entreprises. L’objectif est d’étudier l'approche de l'art avec les outils numériques et d'inventer de nouveaux produits pour répondre aux attentes ou créer de nouveaux modes de consommation. Pour cela, les industriels misent sur une alliance d’excellence, regroupant les acteurs en place et les universités. L'Institut de recherches et d'innovation (l’Iri), créé en 2006 par le Centre Pompidou en est le parfait exemple. Géré avec le Centre de Culture Contemporaine de Barcelone, il réunit de grands industriels comme Microsoft France, Alcatel Bell Labs ou France Télévisions et des centres de recherches de renom comme le Goldsmiths College de l’université de Londres, l’Université de Tokyo, l’Institut Mines-Telecom ou l’ENSCI. L’innovation numérique au service de l’art représente ainsi un marché stratégique et un terrain fertile pour la création d’emplois et d’entreprises.

Un vivier de start-up

Si Orange ou Google comptent parmi les grands industriels sur ce secteur, les petites structures n’en sont pas pour autant moins actives. Tous ces produits nouveaux offrent un marché prospère à l'imagination des start-up, souvent soutenues par les collectivités locales et les grands groupes. À Paris par exemple, des incubateurs ou pépinières emblématiques de l’innovation comme le Labo de l’édition, la Gaîté Lyrique ou le Numa hébergent de plus en plus de jeunes pousses tournées vers le domaine artistique. Grâce au numérique, elles cherchent une profitabilité sur ce secteur longtemps considéré comme non rentable.
Une attitude qui tranche. Le récent rapport remis en juin sur « le développement de l'entrepreneuriat dans le secteur culturel en France » aux ministères de l'Économie et de la Culture préconise d’intégrer les entreprises du secteur aux dispositifs destinés aux start-up innovantes, voire à l'Économie Sociale et Solidaire. L'idée est de permettre l'émergence de ce nouveau secteur en soutenant toute une nouvelle génération d'entrepreneurs.

Sans parler de la vente d'œuvres d'art en ligne, qualifiée de nouvel Eldorado avec une croissance annoncée de 20 % par an. Galeries virtuelles en ligne, enchères en ligne, espace de vente sur Amazon : même si elles sont encore limitées, ces pratiques semblent séduire un nombre croissant de collectionneurs, et ouvrent là aussi des opportunités sur un marché très lucratif !