Le bâtiment autonome et connecté dans la smart city

Plusieurs dirigeants de sociétés développant des solutions innovantes de production, de stockage et de contrôle de l’énergie pour les bâtiments ont partagé leur vision du domaine et leur développement à venir dans l'atelier "Le bâtiment autonome et connecté dans la smart city (en partenariat avec Zepros" à Bpifrance Inno Génération. Retrouvez les points clés à retenir de cet atelier.

  • Temps de lecture: 2-3 min

Echo 7 -  Le bâtiment autonome et connecté dans... par Bpifrance Inno Generation
 

1- Le bâtiment autonome arrive

 "Les panneaux solaires seront bientôt sur les toits, c’est une évidence". Laetitia Brottier, cofondatrice et directrice innovations de Dualsun

Les énergies renouvelables, le solaire principalement, vont-elles transformer nos habitations en cellules autonomes, capables de produire leur propre énergie ? C’est la conviction de Laetitia Brottier, cofondatrice et directrice innovations de Dualsun, start-up qui propose des modules hybrides photovoltaïques et eau chaude sanitaire réunis dans un seul système : « les coûts chutent : 7 000 euros au lieu de 25 000 il y a six ans pour un panneau photovoltaïque. Les panneaux solaires seront bientôt sur les toits, c’est une évidence. En matière de rénovation, il convient d’investir par étapes avec un, puis quelques panneaux, et intégrer du stockage d’électricité.» Pour François Barsacq, président d’Easyli, « ce stockage est présent dans 8 % des habitations en Italie, 7 % en Allemagne et seulement 1 % en France. Le marché allemand est une voie à explorer, avec 35 000 systèmes de stockage d’énergie résidentiel en 2018 et plus de 100 000 incitations tarifaires, avec un coût du KWh deux fois plus élevé qu’en France, où l’électricité est la moins chère d’Europe. Ici, le photovoltaïque est un marché de conviction, on ne s’équipe pas nécessairement pour faire de l’argent.»

2- Production collective et gestion individuelle

économie d'energie

Pour Benjamin Ficquet, directeur des transitions environnementales d’Icade, « dans le tertiaire, le flux de construction de logements collectifs doit susciter une réflexion sur le bâtiment responsable et solidaire au sein d’un quartier ou d’un îlot. Il faut imaginer des schémas de gouvernance et gérer la capacité de production collective d’énergie, voire de stockage.» Côté particuliers, Fred Potter, président de Netatmo, qui fabrique des thermostats intelligents, estime que « nos produits peuvent aider à réaliser des économies d’énergie : je ne chauffe pas quand je suis absent. Avec les divers capteurs et régulateurs, on peut faire 37 % d’économies la première année.» François Barsacq évoque des expériences à Brooklyn (New York) et en Allemagne, où les propriétaires de voitures électriques partagent leur surplus avec le réseau public : « il faut repenser les modèles de distribution : on peut partager l’énergie si les règlementations l’autorisent.»

3- L’hydrogène, énergie du futur ?

hydrogène

Pour stocker son électricité, il existe les batteries, de plus en plus performantes, à l’image du Powerwall, la batterie domestique de l’Américain Tesla. Autre solution possible : l’hydrogène. « C’est un bon moyen de stockage de grandes quantités d’énergie, on peut mettre 40 KWh dans une bouteille en métal, cela va changer la donne. Après dix ans de R&D au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), nous avons développé un système électrolyseur de l’eau en hydrogène et oxygène sur le mode pile à combustible pour réutiliser l’hydrogène. C’est un système hybride avec batteries et hydrogène », détaille Nicolas Bard, cofondateur de Sylfen, qui dit être « en discussion pour vendre un prototype à un grand groupe. Nous prévoyons une offre commerciale en 2019 avec comme promesse de maîtriser son énergie. La demande sociale est forte pour des bâtiments responsables et autonomes raccordés au réseau électrique local.»

"La demande sociale est forte pour des bâtiments responsables et autonomes raccordés au réseau électrique local." Nicolas Bard, cofondateur de Sylfen