Les Smart Grids imaginent les outils de l'électricité intelligente

Après plusieurs années d'expérimentation, ERDF s'apprête à entrer en phase d'industrialisation des smart grids. Ces réseaux intelligents d'électricité doivent permettre de lisser production et consommation d'électricité.
Exemple en Vendée.

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La transition énergétique française a un projet phare, le Smart Grid Vendée. De fait, non seulement ce projet régional « bénéficie du budget le plus élevé de France (30 millions d'euros avec le soutien de l'Ademe), mais en plus, il est à l'échelle de plusieurs départements et associe producteurs et consommateurs », souligne Régis Le Drezen, directeur d'ERDF Vendée et responsable du projet Smart Grid Vendée. Le démonstrateur actuel réunit 30 sites d'énergie photovoltaïque, 8 sites industriels, 6 parc éoliens, ainsi que des bâtiments et de l'éclairage public...
« L'idée est d'intégrer les productions, afin d'optimiser les réseaux existants pour éviter un sur-dimensionnement et limiter en conséquence les investissements », précise le spécialiste.

Smart Grid

A partir de capteurs, de compteurs intelligents, d'instrumentation spécifique et de mesures météos, le but est de définir les futurs outils de « régulation » de l'électricité. Concrètement, il s'agit de déterminer le meilleur parcours des électrons et d'optimiser le réseau existant, mais aussi de gérer de façon plus optimale la production et les consommations - en décalant par exemple d'une demi-heure le démarrage d'un lave-vaisselle.

Trois objectifs définis par l'Union européenne

Stimulée par l'essor des énergies renouvelables, l'entreprise ERDF s'est emparée du sujet il y a 5 ou 6 ans. « Le photovoltaïque et les parcs éoliens amènent une nouvelle capacité de production qui va accroître le réseau existant. Avec l'évolution des comportements et des besoins liés aux nouvelles technologies, il ne s'agit plus simplement de transporter l'électricité d'un point A à un point B, du producteur au consommateur, mais de gérer un équilibre assurant la stabilité du réseau, dans lequel le consommateur est aussi devenu producteur », explique Régis Le Drezen. « Pour garantir la qualité d'approvisionnement d'électricité, nous avons plus que jamais besoin de savoir ce qui est injecté et consommé », ajoute-t-il. Pour l'heure, faute de pouvoir être stockée, l'électricité produite sur le réseau doit en effet être identique aux besoins de consommation.

Pour L'Union européenne, dont les directives sont transposées en France via le Grenelle de l'Environnement, l’objectif d’une transition énergétique à l'échelle du vieux continent tient en trois points. A horizon 2020, 20 % de la consommation énergétique devra provenir des énergies renouvelables. A production équivalente de biens et de services, les consommations devront être 20 % inférieures à celles de 1990. Enfin, pour cette même période, les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 20 %. Autant de directives qui servent de cahier des charges à ERDF.

Une candidature commune Bretagne-Pays de la Loire

Aujourd'hui, ERDF mène une quinzaine de projets expérimentaux sur le territoire français pour introduire de l'intelligence dans le réseau. A l'image des compteurs nouvelle génération Linky, testés à Lorient et sur l'Ile de Nantes, d'un système d'injection d'énergie photovoltaïque à Nice ou encore d'un parc éolien dans l'Est de France. Un nouvel appel à projets vient d'être lancé, le 15 avril dernier. Selon les critères d'éligibilité (territoire, métropole, maillage, emplois...) définis par le gouvernement, « la moitié des dossiers pourraient être recevables », estime un expert du secteur.

L'Ouest a pour sa part choisi de déposer une candidature commune Bretagne-Pays de la Loire. A la clé, une enveloppe de 80 millions d'euros, qui pourrait être distribuée pour accompagner le déploiement des démonstrateurs et exporter les modèle - sur le principe de ce qui a été réalisé pour la French Tech, par exemple. La sélection devrait être annoncée à l'automne prochain. « Nous avons maintenant besoin de passer à l'industrialisation », conclut d'ailleurs le directeur d'ERDF Vendée.