Vive le bonheur en entreprise !

Si un salarié est heureux dans son entreprise, sa productivité augmente de 12 %, selon une étude réalisée par l'Université de Warwick, au Royaume-Uni, en 2014. Il faut donc miser sur la gentillesse comme mode de management - et pas seulement pour célébrer, ce 20 mars, la journée internationale du bonheur.

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bonheur en entreprise

Fini le temps où l'étude de l'université Cornell, aux Etats-Unis, prédisait, en 2012, que les gentils dans l'entreprise finissaient les derniers. La prime à la méchanceté se traduisait, selon l'étude, par un salaire supérieur de plus de 18 % pour les hommes, tandis que les femmes n'affichaient d'ailleurs qu'une augmentation de 5,4 % - signe que les stéréotypes ont la vie dure ! Aujourd'hui, c'est une autre étude, celle de l'Université de Warwick, au Royaume-Uni, réalisée en 2014, qui chamboule l'idée selon laquelle il faut mener ses troupes d'une main de fer pour que l'entreprise réussisse.

Plus heureux, plus créatifs, plus productifs

Chez les salariés heureux, la productivité dépasse la moyenne de 12 %, tandis que les salariés malheureux voient leur productivité chuter de 10 % en dessous de la moyenne, selon l'étude britannique. Le salarié heureux est plus créatif et a plus de facilité à résoudre des problèmes, car le cerveau fonctionne mieux si un individu se sent bien. Mieux, il est plus enclin à œuvrer pour le bien commun s'il est en harmonie avec sa hiérarchie et ses co-équipiers. Autant dire aussi que l'étude britannique tord le cou à une autre idée reçue : celle qui prétend qu'il suffit tout bonnement de payer convenablement les salariés pour qu'ils travaillent !

Réhabiliter la gentillesse en entreprise

Et c'est un livre français, Petit éloge de la gentillesse en entreprise (2015), d'Emmanuel Jaffelin (2015), qui réhabilite la gentillesse dans l'entreprise. Car pour ce philosophe, il ne faut pas perdre de vue l'influence sociétale des chefs d'entreprise et des managers. « L'entreprise est aujourd'hui la première forme de sociabilité, explique Emmanuel Jaffelin. Si un salarié est heureux dans son travail, cela se secrète à l'extérieur, dans toute la société ». Du coup, lorsque la pression dans l’entreprise est trop forte, cet avantage sociétal disparaît. Il faut donc en finir, selon le philosophe, avec l'idée qu'être gentil en général et dans l'entreprise en particulier, c'est être faible. Au contraire, « on est puissant quand on donne, car donner tisse le lien », dit-il. Cette force, celle qui transforme les gestionnaires d'équipes en « gentilshommes (et gentes dames) managers », respectant les salariés et faisant preuve de savoir-être, serait donc de nature à faire des salariés des citoyens heureux.

Nouvelles générations

Cette nouvelle génération de « gentils managers » est-elle déjà à l'oeuvre dans les entreprises ? En tout cas, elle devrait bientôt émerger. « Les paradigmes au sein de l'entreprise changent », précise à cet égard Emmanuel Jaffelin. Ne serait-ce que parce que les jeunes générations ne veulent pas d'entreprises qui les déshumanisent.