Du labo au marché : les conseils de chercheurs-entrepreneurs de la deeptech

Comment passe-t-on de la recherche à la création d’une startup ? 3 chercheurs-entrepreneurs ont répondu à cette question.

  • Temps de lecture: 2 min

Environ 200 startups deeptech se créent en France chaque année. Et l’écosystème grenoblois, fort de nombreux laboratoires, du CEA, de l’université Grenoble Alpes, de fleurons industriels, de PME innovantes... ne manque pas d’exemples.
Plusieurs entrepreneurs isérois sont venus témoigner de leur parcours, leurs défis et leurs réussites le 19 septembre dernier pour le lancement du Deeptech Tour. Ils nous racontent leur passage du labo à l’entrepreneuriat.

« Petit à petit, on s’oriente vers l’entreprise »

« À un moment, on se rend compte qu’on a déjà franchi le pas, qu’on est passé de chercheur à créateur d’entreprise sans s'en rendre compte ». Pour Sébastien Gravier, chercheur en métallurgie au sein du laboratoire Science et ingénierie des matériaux et procédés (Simap) avant de fonder Vulkam en 2017, l'évolution a été progressive : « Petit à petit, on s’oriente vers l’entreprise, vers la recherche appliquée. On a de plus en plus de contacts avec des industriels. » Incubée d’abord par la SATT Linksium, la structure issue du Simap s’apprête à passer le cap de l’industrialisation. « Simap a joué et joue encore un rôle primordial. C’est le propre d’une deeptech issue d’un laboratoire : nous avons besoin de son appui en amont, mais aussi une fois que l’entreprise est créée », insiste-t-il.

« Il ne faut pas se précipiter »

« La patience est clé », a pointé Hamid Lamraoui, co-fondateur et président d’UroMems, une medtech à l’origine d’un mini-robot qui permet de traiter l’incontinence urinaire. Co-fondée en 2011 par le « serial entrepreneur » Stéphane Lavallée, la structure, qui compte 30 collaborateurs, est aujourd’hui passée à l’étape d’essai de son implant. Elle a réuni à ce jour 16 millions d’euros pour financer son projet. En matière de levées de fonds, « il ne faut pas se précipiter. À chaque étape, nous avons fait une levée qui était ‘calibrée’ pour nos ambitions », précise Hamid Lamraoui. La start-up a notamment été soutenue par un investisseur local, Supernova Invest, ainsi que par Bpifrance et des fonds européens. Surtout, « la clé du succès, ce sont les relations qu’on construit avec ses équipes et ses investisseurs », juge-t-il.

« Il faut savoir s’entourer car on ne sait pas tout ! »

Dernier conseil, et pas des moindres, celui de Jean-Luc Vallejo, PDG et co-fondateur de la pépite grenobloise ISKN, issue du CEA-Leti, à l’origine d’une ardoise qui permet de dessiner comme sur du papier, tout en numérisant les dessins en temps réel. « Il faut savoir s’entourer car on ne sait pas tout ! », a conclu le patron de cette belle entreprise qui engrange aujourd’hui des succès à l’international et innove, depuis 2010, avec toujours plus de produits qui abolissent les frontières entre le réel et le virtuel…

> Lire aussi « Comment se former à l'entrepreneuriat ? »

Quant au Deeptech Tour, il continue de créer des passerelles entre l’univers de la recherche et celui de l’entrepreneuriat. Prochaine étape : le 6 novembre à Nantes, pour un nouveau rendez-vous de l’écosystème des deeptech avec les futurs chercheurs-entrepreneurs.