Quatre façons de faire de l’open innovation

Hackathons, FabLab, incubateurs… Ces initiatives ont toutes un point commun : elles favorisent l’innovation ouverte. Mais au fait, que recouvre exactement cette expression à la mode ?

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L’open innovation, qui consiste à innover de manière ouverte, notamment grâce à des idées et des expertises venues de l’extérieur de l’entreprise, fait aujourd’hui partie du vocabulaire des affaires. On entend d’ailleurs surtout parler d’open innovation lorsqu’il s’agit pour un groupe ou un secteur d’activités d’opérer la fameuse transformation numérique. Comme l’a expliqué Matei Gheorghiu, doctorant en sociologie et diplômé de l'EHESS, lors d’une conférence dans le cadre de l’Adaweek, en novembre dernier, « l’innovation ouverte est avant tout l’illustration d’un changement de paradigme, induit par les nouvelles technologies. »

Quatre types de dispositifs d’innovations ouvertes sont possibles. Petit tour d'horizon.

Les incubateurs et accélérateurs     

Ces structures d’accompagnement de start-up sont généralement créées par de grands groupes, par des institutions publiques ou par des fonds d’investissement. Le Ycombinator aux Etats-Unis, StartupBootCamp en Europe, The Family, l’Accélérateur, le Camping ou 50 partners en France sont autant d’exemples d’accélérateurs existant depuis plusieurs années. Enfin, EuraTechnologies, à Lille, est un autre exemple de grand incubateur français.

Les concours

Qu’ils soient financés par de l’argent public ou par des entreprises privées, les concours d’innovation servent d'outils de veille, et représentent un moyen d’externaliser les coûts en recherche et développement. « Pour qu’un concours fonctionne, il faut une organisation sous forme de clubs, structurée », estime à cet égard Matei Gheorghiu. Ces « clubs » peuvent prendre la forme de FabLabs ou de hacker spaces, par exemple.

Les projets collaboratifs

Lorsqu’une entreprise a un projet d’innovation qu’elle ne peut mener à bien seule, elle peut décider de s’associer avec des partenaires - publics ou privés - pour monter un programme de développement commun. « L’innovation est ouverte, tout le monde peut venir ajouter une brique au système. Mais cela implique une bonne coordination », note Matei Gheorghiu, avant de mettre en garde les start-up : « il y a un risque de se faire vampiriser », dit-il. Attention donc à ne pas s’investir sur un projet dans lequel on va finalement perdre la main...

Les réseaux ad hoc

Il s’agit d’une collaboration entre différents partenaires, plus informelle. « La condition sine qua non est que ces partenaires se connaissent bien », remarque le chercheur. Même s'il n'est pas formalisé, l’engagement de tous envers la « communauté » est indispensable.

Parmi ces quatre possibilités, laquelle faut-il choisir ? « Tout dépend du domaine dans lequel on s’inscrit », estime Matei Gheorghiu. L'enjeu, en revanche est toujours le même : il faut réussir à mener l’innovation ensemble et à « créer du collectif » autour du projet en veillant à maintenir le bon équilibre.