Comprendre la révolution blockchain

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Blockchain : Connecting Food accélère la transparence dans l'industrie agroalimentaire

Pépite de la Food Tech française, la start-up révolutionne la traçabilité alimentaire grâce à la blockchain. Ses deux cofondateurs, Maxine Roper et Stefano Volpi, militent pour une France et une Europe fortes dans le domaine.

« Très rares sont les entreprises qui ont rendu la blockchain opérationnelle dans ce secteur à l'échelle pilote voire industrielle », se réjouit Maxine Roper, cofondatrice de Connecting Food. Après vingt ans passés au cœur de l'industrie agroalimentaire, l'entrepreneure d'origine britannique concrétise son ambition avec Stefano Volpi : faire partie des premières entreprises à tracer en temps réel les matières alimentaires. En d'autres termes : l'entreprise fournit les preuves des promesses énoncées par les agro-industriels.
« Quand nous avons créé la société en 2016, l'exigence des consommateurs pour une totale transparence autour de leur alimentation n'avait jamais été aussi forte », se souvient Maxine Roper. Après les différents scandales sanitaires ayant touché le secteur, « la confiance envers les marques, même les plus connues, avait fondu », admet celle qui officiait alors comme directrice marketing du groupe Avril-Sofiprotéol, groupe dont le directeur des filières était alors un certain Stefano Volpi.

« Un œuf n'est pas un Bitcoin »

Pour restaurer la confiance, une idée s'est imposée à eux : utiliser la blockchain, pourtant associée alors dans les esprits au secteur financier. « Nous sentions qu'il y avait une vraie chance pour la transparence et la certification des transactions, car une filière agroalimentaire est avant tout un ensemble de transactions », justifie Maxine Roper. Pour réussir, le duo s'est alors fait épauler par l'institut du CEA List et a aussi bénéficié de la bourse French Tech de Bpifrance.
 
Très vite toutefois, les deux créateurs ont compris que la blockchain ne suffirait pas à assurer à elle-seule une traçabilité et une transparence optimales. Et pour cause, « un œuf n'est pas un Bitcoin, rappelle Maxine Roper. Nous avons besoin de savoir où il a été pondu, dans quelques conditions, etc. » Là où Connecting Food s'est alors démarqué pour de bon, c'est en y associant un outil d'audit en temps réel grâce à la data : LiveAudit. Intégrées dans la blockchain et infalsifiables (puisque partagées en simultané par tous les acteurs de la filière), les informations parviennent désormais jusqu'aux consommateurs. Ces derniers peuvent les consulter via un QR code imprimé sur l'emballage : où et quand ont été produits les aliments, selon quelles normes ou exigences, les vaches ayant produit le lait évoluaient-elles en plein air comme promis par l'industriel, etc.

Levée de fonds en Série A en 2020

Pour Connecting Food, l'année 2020 s'annonce « décisive ». Orientée scale-up, elle souhaite désormais déployer de sa technologie à grande échelle. La start-up, qui compte déjà une vingtaine de clients, interviendra bientôt dans quatre nouveaux pays européens avant de faire son entrée aux Etats-Unis. « Jusque-là, nous nous sommes développés sans aucun commercial, simplement grâce à l'inbound, au bouche-à-oreille de nos clients vers leurs clients, de l'amont vers l'aval, puisque nous sommes interopérables, affirme Maxine Roper. Nous devons maintenant recruter des commerciaux pour nous étendre. ».