La French Fab

  • 10 octobre 2016
  • Temps de lecture: 2 min

#FrenchFab : Socomore, l’ultra spécialiste de l’aéronautique

La PME bretonne Socomore, qui intervient dans le domaine de l’aéronautique, a réussi son internationalisation en s’imposant sur un marché de niche. Aujourd’hui, la société française compte une dizaine de filiales dans le monde.

Frédéric Lescure

« Nous avons opté pour le choix d’être des ultra-spécialistes mondiaux au lieu d’être des généralistes mondiaux », lance d’emblée Frédéric Lescure, président de Socomore. La société, dont le siège historique se situe à Vannes (Morbihan), s’est spécialisée dans la préparation de surface et les revêtements spéciaux, principalement dans l’aéronautique qui constitue 80 % de son chiffre d’affaires. Socomore conçoit et fabrique des produits à forte valeur ajoutée : solvants, dégraissants, désoxydants, etc. Ses clients sont les géants de l’industrie aéronautique comme Airbus, Boeing ou encore le Canadien Bombardier. Dans ce contexte, l’innovation est au centre de la stratégie de l’entreprise. Socomore vient de lancer un programme de 5 millions d’euros pour doubler la surface de son centre R&D situé à Vannes. « Dans notre métier, nous ne contrôlons pas la demande de nos clients en matière de R&D. Le client ouvre la porte, et nous devons répondre à ses besoins », explique Frédéric Lescure. « En France, nous disposons d’un contexte fiscal favorable grâce au Crédit d’impôt recherche qui transforme la France en paradis fiscal pour la recherche. », souligne le président de Socomore.

Au plus près de ses clients

Les concurrents de Socomore sur le marché international sont des mastodontes aux chiffres d’affaires de plusieurs dizaines de milliards de dollars. La PME est aujourd’hui présente dans le monde entier du Brésil au Canada en passant par l’Asie. « Nous sommes allés là où se trouvaient nos clients. Nous nous sommes implantés en Allemagne en 1999, en Chine en 2002 ou encore aux Etats-Unis en 2003 ». 

En 1998, quand Frédéric Lescure reprend la société, Socomore réalise alors un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros et emploie 27 personnes. 90 % du chiffre d’affaires était réalisé avec Airbus. Aujourd’hui, la société bretonne compte plus de 200 collaborateurs et dégage un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros. La part d’Airbus dans le chiffre d’affaires est tombée à 25 %. Depuis, le géant de l’aéronautique a fait son entrée dans le capital de l’entreprise à travers AreoFund, un fonds qui investit dans des PME de la filière aéronautique. « Airbus a été une formidable locomotive pour nous dans notre développement à l’international. En France, on bénéficie d’une fabuleuse image dans l’aéronautique », décrypte Frédéric Lescure.

Acquisitions stratégiques

acquisition

Aujourd’hui, Socomore dispose de quatre usines à travers le monde : Elven (Morbihan), Montréal, Cork (Irlande), Fort Worth (Texas) mais aussi de nombreux accords de partenariat de production avec des entreprises à travers le monde. Et la société poursuit son internationalisation à marche forcée. Elle vient de créer une filiale au Brésil grâce à la création d’un joint-venture avec Metal Check. « Nous comptons nous implanter au Japon l’année prochaine. Nous ciblons également l’Inde et la Corée dans un avenir proche », indique Frédéric Lescure. Une internationalisation qui passe aussi par des acquisitions stratégiques. L’entreprise bretonne a racheté deux marques de l’Américain Lord Corporation, notamment un produit anti-foudre. « Nous sommes fournisseurs de rang 1 de groupes comme Airbus ou Boeing. Ces sociétés dépensent des fortunes pour homologuer nos produits. Nous nous devons de leur fournir des technologies à la pointe », explique Frédéric Lescure.