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[Gardez le cap] Amandine Lallement et Jean-Marc Scherrer, Barrisol : « Nous sommes dépendants des réactions des donneurs d’ordres »

Même confinés, ils gardent le cap. Quatre dirigeants de PME-ETI nous racontent comment ils traversent la crise liée à l’épidémie de Covid-19. Aujourd'hui, nous partons en région Grand Est à la rencontre du binôme à la tête de Barrisol, le leader mondial du plafond tendu, fabricant de murs, d’éclairages, de systèmes de climatisation.

« Nous pouvons compter l’un sur l’autre pour la prise de décision importante », affirme Amandine Lallement, directrice opérationnelle de Barrisol. Avec Jean-Marc Scherrer, ils forment un duo de dirigeants qui voit toujours « la bouteille à moitié pleine ». Il faut dire que jusque-là, l’entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de plafonds tendus n'a pas connu la crise. Créée en 1967 en Alsace, la PME tend désormais ses toiles dans le monde entier. « Nos activités à l’international s’étendent sur cent pays et représentent 65 % de notre chiffre d’affaires », explique Jean-Marc Scherrer, président de l’entreprise.

Tout comme Bernard Fort de Tennaxia, Emmanuelle Legault de Cadiou, et Loïc Renart de Globe et Cecil, ils nous racontent comment ils gèrent, en confinement, la crise liée à l’épidémie de Covid-19.

A quel moment avez-vous compris que ce virus allait avoir des conséquences sur votre entreprise ?

Jean-Marc Scherrer. Lorsqu’un foyer épidémique a été recensé à Mulhouse, nous nous sommes demandé quelles étaient les mesures à prendre. Nous avions déjà dans nos locaux des bornes de gels hydroalcooliques, datant de la précédente épidémie de SRAS. Nous avons ajouté à cela des masques pour nos équipes. Le personnel de production comme celui des bureaux étaient équipés pour travailler dans des conditions sécurisées.

Vers quoi vos pensées se sont-elles portées en premier ?   

J.-M. S. La sécurité de nos collaborateurs, la livraison des commandes attendues par nos clients et bien sûr, la survie de l’entreprise. Avant l'arrivée du Covid-19, nous avions une bonne trésorerie. L’aide de nos partenaires financiers a pourtant été importante pour nous aider à nous projeter vers la reprise. Avec deux mois de trésorerie dans les caisses, nous pouvions nous concentrer sur le développement de nouvelles solutions.

Comment avez-vous vécu le début du confinement ?

J.-M. S. Nous avons continué à travailler jusqu’au vendredi 20 mars. Certains de nos clients pouvaient faire faillite si nous ne parvenions pas à leurs fournir des pièces sur-mesure. Les équipes ont démultiplié leurs efforts pour que nous puissions tenir nos engagements envers notre réseau.

A ce moment-là, quelles mesures d’urgence avez-vous prises ?

Amandine Lallement. Pour sécuriser les emplois, nous avons rempli des dossiers afin de bénéficier des mesures de chômage partiel. A l’époque, nous n’avions aucune visibilité sur la suite des événements, et cette décision s’imposait à nous. Nous avons aussi organisé le télétravail de tous ceux qui étaient à même de poursuivre leurs activités de chez eux. Nous avons également demandé aux salariés présentant des facteurs de risques aggravants (pathologies lourdes, âge avancé…) de rester chez eux. Enfin, nous avons transmis des guides aux responsables de services pour les aider à gérer la situation.

Vous avez tout de même fini par stopper votre activité.

A. L. Oui. Plusieurs éléments nous ont poussés à prendre cette décision, à commencer par la pénurie d’équipements de protection qui compromettait la sécurité de nos équipes. D’autre part, les transporteurs nous ont annoncé qu’il leur était de moins en moins possible d’acheminer nos produits. Les livraisons de commandes attendues par nos clients n’étaient plus assurées.

Comment avez-vous occupé vos journées pendant la fermeture de Barrisol ?

J.-M. S. Nous avons retrouvé du gel et des masques. C’était impératif pour reprendre l’activité.